Mon cœur est coupé en deux
Entre les bulles de Koh Tao et les pistes du Vietnam, je trace ma propre voie
Dans deux jours, je quitte le Vietnam. Mais en réalité… je ne le quitte jamais vraiment.
Cela fait sept ans que je reviens ici. Chaque année, comme un pèlerinage. Parce que ce pays, je l’aime profondément. Parce qu’il me transforme à chaque virage. Parce qu’il réveille quelque chose de beau et de vrai en moi.
Mais voilà : mon cœur est désormais partagé.
Il bat d’un côté pour Koh Tao, la Thaïlande, ses eaux limpides, ses bulles de plongée, ses amitiés profondes.
Et il bat tout autant ici, au Vietnam, dans la poussière rouge des pistes, dans le chaos tendre des scooters, dans un bol de phở partagé sur le trottoir.
Le Vietnam, c’est un peuple qui vous regarde droit dans l’âme
Ce que je vais le plus regretter ?
Ce sont les sourires.
Et surtout ceux qu’on arrache avec un simple geste. Ici, souvent, on croise des visages fermés. Fatigués.
Des gens qui marchent à côté de leur scooter en panne, le regard dur, concentré.
Et puis… il suffit de leur adresser un petit hochement de tête, un sourire sincère…
Et là, tout s’illumine. Le visage s’ouvre, les yeux brillent.
À chaque fois, c’est un cadeau. Un moment suspendu.
Ça soigne l’âme. Ça recolle les morceaux.
Les enfants, eux, ne trichent pas.
Ils crient “Hello !!” en courant, te font coucou à travers les rizières, t’escortent à vélo comme si tu étais une star.
Leur joie est contagieuse. Pure. Sans filtre.
Et le soir, dans les rues, tu vois des familles entières sur un scooter. Le père, la mère, deux enfants, un bébé endormi contre la poitrine.
Ils rentrent d’un repas, d’un marché, ou simplement d’un moment partagé.
Et malgré la simplicité, malgré les difficultés… il y a cette lumière dans leurs regards.
Ce sens de la famille, de la présence, de la chaleur humaine.
Le café du matin, comme une prière douce
Chaque matin, je vais dans le même petit café de rue. Je m’assois toujours à la même table, minuscule. Et sans rien dire, on m’apporte un jus de citron pressé bien frais, suivi d’un cà phê sữa đá — ce café glacé avec une larme de lait concentré, sucré, addictif, divin.
Je n’ai jamais su dire plus que “cảm ơn” à cette dame.
Mais chaque matin, elle me sourit comme si j’étais un membre de la famille.
Dans ce rituel-là, il y a plus d’humanité que dans bien des grandes déclarations.
Et autour de moi, les anciens papotent, rigolent, refont le monde autour d’un verre de thé.
Le café ici, ce n’est pas juste une boisson. C’est un lien. Une tradition. Un acte d’amour.
La cuisine, comme une poésie du quotidien
Si je devais résumer le Vietnam avec un seul mot ?
Peut-être “saveur”.
Parce qu’ici, chaque plat est une célébration de la vie.
Le phở au petit matin, fumant, réconfortant.
Les bánh cuốn fondants que l’on déguste sur un trottoir encore humide de rosée.
Les bánh mì à la croûte parfaite, à la fois doux, croustillants, salés, sucrés.
Et les fried rice, servis dans des bols en métal cabossés, à 4h du mat, après une nuit de route.
Et toujours… ce café.
Toujours ce café, qui me réconcilie avec le monde.
Hoi An, ma bulle suspendue
Ici, à Hoi An, j’ai retrouvé la douceur de vivre.
Cette petite ville aux lanternes flottantes, aux ruelles pleines de charme, à la plage silencieuse le matin.
Ici, les journées commencent en douceur, en jus pressé et en clapotis de vagues.
Elles se terminent en discussions tranquilles, lampions allumés, le cœur un peu plus léger.
C’est une ville où le temps ralentit. Où l’on respire. Où l’on se dépose.
Rouler au Vietnam, c’est rouler vers soi
Mais ce qui me touche le plus, encore aujourd’hui, ce sont ces routes.
Les pistes rouges, les rizières en terrasse, les virages du nord.
Ce sentiment de liberté absolue.
Le vent sur le visage, les montagnes en toile de fond, les bivouacs improvisés.
Quand on traverse ces paysages à moto, on oublie tout.
Les galères, les tensions, les dossiers en retard, les pensées envahissantes.
Tout se tait.
Et on se souvient simplement que la vie peut être belle, brute, simple, et juste.
On se reconnecte.
On comprend qu’on vient d’un monde qui tourne trop vite, qui court après le vide…
Et ici, tout d’un coup, on revient à l’essentiel.
Et maintenant ?
Je repars.
Mais je reviens en septembre, pour partager tout ça.
Pour vous emmener dans les montagnes du nord, à moto, là où la beauté est brute, le silence puissant, et les rencontres vraies.
Pas de programme figé. Pas de tourisme de masse.
Juste vous, moi, la route, des virages, des sourires… et un retour à vous-même.
Mon cœur vit à deux rythmes. Et c’est parfait ainsi.
Il y a la Thaïlande. Koh Tao.
Les bulles. La mer. Le silence sous l’eau. Les rencontres qui transforment.
Et il y a le Vietnam. Les pistes. Les sourires. Les cafés du matin.
Deux amours. Deux piliers. Deux invitations à changer de vie.
Et vous, où iriez-vous pour vous retrouver ?
Si ce que vous venez de lire vous touche, ce n’est pas un hasard.
Peut-être que vous êtes prêts.
Prêt à vous autoriser une parenthèse de vie, loin des automatismes, près de vous-même.
Je suis là.
Pour discuter. Pour échanger. Pour guider, peut-être.