✉️ Lettre de Nico – Montréal 🇨🇦
🇻🇳→ Lũng Cú, plus d’un mois de vie sur deux roues

Je sais même pas par où commencer. Un mois, plus de 4000 bornes, des centaines de virages, de paysages, de rencontres… et un seul guide : Fab.

Je suis arrivé au Vietnam sans savoir que j’allais vivre l’un des plus gros trips de ma vie.
Fab m’a proposé un itinéraire de fou : du point le plus au sud (Cà Mau) jusqu’au drapeau de Lũng Cú, à la frontière chinoise.
On a roulé un peu plus d’un mois, tous les jours, sur les routes, les pistes, les chemins, sous la pluie, sous le soleil. Parfois crevés, parfois euphoriques. Toujours vivants.

Le trip a démarré à Saïgon, puis Cà Mau, tout au bout du Vietnam. Une plaque commémorative, un drapeau, un moment symbolique.
De là, c’était parti : Can Tho et ses marchés flottants. Da Lat, perchée dans la brume et le froid. Mui Né, avec ses dunes de sable rouge.
Nha Trang pour souffler un peu, puis Quy Nhơn, Hoi An, Da Nang, et l’incroyable Hai Van Pass – un moment suspendu entre ciel et mer.

Et ça ne s’arrêtait pas.
Hué, Phong Nha, ses grottes démesurées, Tam Cốc, ses barques au fil de l’eau, Cat Bà, Hanoï…
Puis la vraie claque : le Nord. Le terrain de jeu de Fab. Ba Bể Lake, Ban Gioc waterfall, Cao Bằng, Du Già, le Ma Pi Leng Pass, les rizières en terrasses, les enfants Hmong qui te saluent, les ponts suspendus…

Mais ce que je retiens le plus, ce sont pas que les paysages. C’est les instants humains.
Une crevaison dans une montée paumée. Des fou-rires qui font mal au ventre.
Des silences qui veulent tout dire. Une soirée bien arrosée dans le village de Malé, où on a fini le repas chez l’habitant avec la fameuse “Happy Water”…

C’est de l’alcool de maïs, pas de riz, et crois-moi, ça chauffe le crâne.
On a rigolé comme des mômes. Et Fab, mon guide, mon buddy, mon frère de route… ben il est tombé de son tabouret ce soir-là.
Il s’est retourné un doigt — mais le lendemain, il roulait comme si de rien n’était. Ce mec est un roc… avec un sacré sens de l’autodérision.”

On a aussi partagé du Thuốc Lào, bouffé du cơm chiên au bord de la route, dansé au milieu de nulle part, et dormi dans des coins improbables.

Ce mois m’a fait un bien fou.
J’étais en train de tourner en rond dans ma vie, de me perdre.
Et Fab, sans même jouer les psys, m’a remis sur mes rails.
À sa manière : en me faisant rire, en me poussant à sortir de ma zone de confort, en me montrant ce que c’est que de vivre.

Je suis rentré à Montréal plus fort. Plus clair dans ma tête.
Et surtout avec une certitude : l’aventure, la vraie, commence là où s’arrête la route.
Si t’es en train de lire ça en hésitant… n’hésite pas. Fab t’embarque pour un truc que t’oublieras jamais.”

Nico